Neurologie

Les consultations de neurologie sont destinées aux animaux présentant des symptômes évocateurs d’une maladie du système nerveux ou des muscles :

 

  • crises convulsives,
  • paralysie d’un ou plusieurs membres,
  • marche compulsive, tourner en rond,
  • surdité,
  • perte de vision d’origine nerveuse,
  • faiblesse musculaire…
  • Instabilité Atlanto-Axiale
  • Hernie Discale : Laminectomie, Corpectomie
  • Cauda Equina : Syndrome queue-de-cheval

Instabilité Atlanto-Axiale

Instabilité Atlanto-Axiale

- Il s'agit d'une malformation touchant les deux premières vertèbres cervicales (Atlas "C1" et Axis "C2").
- C'est une pathologie touchant les races miniatures et Toy : Yorkshire, Caniches, Pékinois, Shih-Tzu.
- L'anomalie des vertèbres entraîne une instabilité majeure qui a pour conséquence : douleurs cervicales et troubles locomoteurs d'origine neurologique.
- Le traitement est chirurgical et passe par la stabilisation des vertèbres. Les résultats sont bons dans 90 % des cas.

Introduction

L'instabilité atlanto-axiale est une malformation des deux premières vertèbres cervicales (Atlas et Axis) qui entraîne une flexion excessive des vertèbres et un déplacement dorsal de la deuxième vertèbre cervicale (Axis). Ce déplacement entraîne une compression du segment médullaire C2.

Anatomie Normale de la région occipitale et de l'articulation Atlanto-Axiale (C1-C2)

L'affection touche essentiellement les races Toys, elle est souvent la conséquence d'une malformation de la seconde vertèbre cervicale (agénésie de l'apophyse odontoïde). À la faveur d'un petit traumatisme cervical, le ligament intervertébral se rompt et une subluxation de la C2 se produit. La subluxation entraîne alors une compression du tissu nerveux dans le canal vertébral qui a pour conséquence des douleurs et des troubles neurologiques moteurs (ataxie avec para ou tétraparésie voire paralysie).

Agénésie de l'Apophyse odontoïde (Dent de L'axis) et subluxation avec instabilité Atlanto-Axiale

Dans certains traumatismes cervicaux importants, il peut se produire une fracture de l'apophyse odontoïde ayant les mêmes conséquences que l'absence de dent de l'axis.

Fracture de la dent de l'axis et Subluxations Atlanto-Axiale

Déroulement de l'intervention

L'intervention se fait sous anesthésie générale, elle consiste à stabiliser les deux premières vertèbres cervicales. Il existe des techniques par abord dorsal ou ventral. La technique qui a actuellement la faveur d'un grand nombre de chirurgiens est l'arthrodèse par voie ventrale.

Le diagnostic se fait par la réalisation de radiographies de la région cervicale et éventuellement par scanner ou myélographie. La manipulation du rachis cervical doit se faire très prudemment en cas de suspicion d'instabilité atlanto-axiale afin d'éviter d'aggraver la compression médullaire.

 

Images myélograhiques montrant l'agénésie de la dent de l'axis et la compression médullaire.

L'intervention consiste, après abord de la face ventrale de C1et C2, à abraser les surfaces articulaires de l'articulation atlanto-axiale et à visser entre elles les vertèbres afin de réaliser une arthrodèse intersomatique. Une greffe d'os spongieux est mise en place pour favoriser la consolidation de l'arthrodèse.

Aspect du vissage Atlanto-Axial en fin d'intervention

L'utilisation d'un amplificateur de brillance en pré-opératoire permet un positionnement sécurisé des implants. Le risque principal de cette intervention est un positionnement vicieux des vis avec un risque important de lésion de la moelle épinière. Le contrôle fluoroscopique permet d'ajuster les vis dans leur corridor de pose avec une précision que la seule appréciation visuelle ne permet pas d'atteindre.

Radiographie post-opératoire d'une stabilisation Atlanto-Axiale

Post-Opératoire et Résultats

Une minerve est laissée en place autour du cou du patient pendant deux à trois semaines. Les repas doivent être servis en hauteur durant cette période. L'exercice et les sorties doivent être strictement contrôlés pendant une période de 45 jours et le collier doit être remplacé par un harnais.

Les résultats à court, moyen et long terme sont excellents dans 90 % des cas. Les douleurs disparaissent dans les jours suivant l'intervention et les troubles locomoteurs en quelques semaines.

L'arthrodèse atlanto-axiale reste une intervention délicate de neurochirurgie, les contraintes de placement des implants imposent sa réalisation par des chirurgiens expérimentés exerçant au sein d'établissements correctement équipés.

Complications éventuelles

- Indépendamment de la technique, le risque d’accident à l’anesthésie, aussi faible soit il, reste non nul.
- Les infections du site chirurgical sont rares et généralement bénignes.
- Une collection séreuse peut se constituer sur le site chirurgical sans conséquence fonctionnelle.
- Le plus gros danger de l'intervention est l'effraction du canal médullaire par un implant et un traumatisme irréversible de la moelle. Les conséquences sont alors catastrophiques et irréversibles. L'utilisation d'un amplificateur de brillance permet de réduire ce risque efficacement.

Hernie Discale : Laminectomie, Corpectomie

Hernie Discale

- Les hernies discales sont une pathologie très fréquente chez les chiens et plus rare chez les chats.
- Elles provoquent une compression du tissu nerveux ayant pour conséquence des douleurs et des troubles locomoteurs pouvant aller jusqu'à la paralysie.
- Leur traitement fait le plus souvent appel à la chirurgie avec de bons résultats dans 90 % des cas opérés.

Introduction

Les hernies discales sont provoquées par l'effraction, dans le canal vertébral, d'une partie du disque intervertébral. Cette intrusion provoque une compression du tissu nerveux.

Les hernies discales peuvent se produire à l'étage cervical, thoraco-lombaire ou lombaire. Elles sont plus fréquentes au niveau thoraco-lombaire.

Les conséquences de la compression médullaire sont : des douleurs et surtout des troubles locomoteurs pouvant aller jusqu'à la paralysie.

Eléments anatomiques

Le disque intervertébral est un "coussin" de fibrocartilage qui unit les vertèbres par leur partie ventrale qui est le corps vertébral.

Le disque intervertébral est composé de deux parties : un noyau gélifié (le noyau pulpeux) entouré d'un anneau fibreux dont l'épaisseur dorsale est plus faible que l'épaisseur ventrale.

Le disque intervertébral peut dégénérer de deux façons :

Chez les races dites chondrodystrophiques : Teckel, Pékinois, Cocker, Bouledogue Français, et Beagle entre autres, le noyau pulpeux se transforme en un magma chondroïde plus ou moins calcifié. A la suite d'un mouvement un peu violent ou de mouvements répétés, le disque calcifié passe au travers de l'anneau fibreux dorsal et vient se déverser brutalement dans le canal médullaire en comprimant la moelle épinière : il s'agit d'une hernie discale par extrusion discale. La survenue de la hernie est aigüe et le traumatisme médullaire souvent important du fait de la vitesse d'extrusion du disque. Ce type de hernie discale est dit Hansen I.

Chez les races non chondrodystrophiques : la dégénérescence discale se fait sur un mode fibreux, à la faveur d'une fragilisation de l'anneau discal dorsal, le noyau pulpeux dégénéré fait petit à petit protrusion dans le canal vertébral et vient progressivement comprimer la moelle épinière en entrainant une démyélinisation progressive et une axonopathie irréversible. Cependant, l'évolution de la hernie peut aussi se faire de façon aigüe avec une protrusion plus rapide à la faveur d'un mouvement un peu violent, entrainant une dégradation rapide du statut neurologique avec paralysie brutale. Ce type de hernie appelée Hansen II est plutôt l'apanage des chiens de grand format.

Signes cliniques

Selon l'étage de la compression médullaire, la sémiologie diffère, elle dépend aussi du type de hernie discale présente.

Les compressions médullaires sont classées en cinq stades de gravité croissante :
- Le Stade 1 : qui se manifeste seulement par de la douleur.
- Le Stade 2 : à la douleur s'ajoute une ataxie (l'animal est dit parétique), les signaux nerveux permettant la perception du corps dans l'espace (la proprioception) sont altérés, ainsi que les signaux moteurs, cependant l'animal reste capable de se mouvoir.
- Le Stade 3 : l'animal est paralysé, il conserve par contre le contrôle de ses sphincters urinaires et anaux et perçoit toujours la douleur profonde.
- Le Stade 4 : l'animal est paralysé et ne contrôle plus ses sphincters, il perçoit toujours la douleur profonde.
- Le Stade 5 : l'animal est paralysé, ne contrôle plus ses sphincters et a perdu la sensibilité douloureuse profonde (SDP). La SDP est mise en évidence par pincement des doigts qui doit entraîner une défense de l'animal : il se retourne. Attention, la flexion du membre est un réflexe court et ne signifie pas que l'animal perçoit la douleur.

Selon la position sur le rachis les signes cliniques sont plus ou moins marqués.

Les hernies discales cervicales, du fait de la plus grande largeur du canal médullaire par rapport à la moelle, sont essentiellement douloureuses. L'animal présente une attitude voussée avec une défense marquée à la mobilisation du cou. Plus rarement, des déficits moteurs peuvent être présents, ils commencent toujours sur les membres postérieurs avant, éventuellement, d'atteindre les membres antérieurs. Les cas de paralysie ou de tétraplégie sont rarissimes.

Les hernies discales thoracolombaires peuvent présenter tous les stades cliniques. Les paralysies avec paraplégie sont extrêmement fréquentes. Elles constituent en général une urgence chirurgicale.

Les hernies lombaires basses et lombosacrées sont responsables d'une pathologie nommée syndrome de la queue-de-cheval. A ce niveau là du rachis, il s'agit d'une pathologie de l'étage radiculaire correspondant à la sciatique de l'homme. Les premiers et constants signes cliniques sont une douleur à la palpation et une réticence à se mouvoir. La pathologie peut évoluer sur un mode chronique avec apparition progressive de troubles moteurs et sphinctériens.

Diagnostic

Le diagnostic passe par la réalisation d'examens d'imagerie médicale afin de repérer l'étage et le côté de la hernie.

La myélographie.
C'était l'examen de choix jusqu'à ces dernières années pour le diagnostic des hernies discales, le développement du scanner tend actuellement à le supplanter.

Il s'agit d'un examen radiologique sous anesthésie. Un produit de contraste iodé radio-opaque est injecté dans l'espace sous arachnoïdien. Des clichés sont alors effectués pour mettre en évidence des déviations de la moelle épinière ou des modifications de la prise du liquide de contraste.

Myélographie Hernie Discale T12-T13

La myélographie est souvent suffisante pour établir un diagnostic et poser l'indication chirurgicale, cependant dans certains cas, en présence d'un gros oedème médullaire ou de difficultés de latéralisation, il peut être nécessaire d'avoir recours à des moyens d'imagerie tridimensionnels comme le scanner ou l'IRM.

Les imprécisions liées au caractère bidimensionnel de l'examen le rend actuellement obsolète face à la tomodensitométrie numérisée. Son usage peut encore se justifier en situation d'urgence neurologique chirurgicale et en l'absence de disponibilité d'un scanner. La myélographie, avec ses carences, demeure un examen utile, tant par sa simplicité de réalisation que par sa grande accessibilité matérielle (un simple appareil de radiologie permet d'y avoir recours).

Le Scanner ou Tomodensitométrie Numérisée.
Depuis quelques années, le développement du scanner en médecine vétérinaire (imagerie par tomodensitométrie numérisée) s'est fortement accéléré avec la multiplication des structures équipées.

Le scanner est actuellement l'examen de choix pour le diagnostic des hernies discales chez les carnivores domestiques et d'une façon générale pour l'exploration des pathologies du rachis. Ses capacités de dessuperposition des structures anatomiques et sa meilleure résolution spatiale lui permettent, avec les machines de dernière génération, de supplanter définitivement les examens radiologiques sous contraste.
Le scanner permet à la fois une meilleure approche de l'étage de la lésion, mais aussi une meilleure latéralisation de celle-ci, ce qui est capital en cas de geste chirurgical. Il permet aussi, en cas de hernies multiples (ce qui est fréquent dans certaines races comme le Bouledogue français) d'avoir une approche lésionnelle permettant, au travers de critères objectifs, de faire un tri entre les hernies pour isoler celle responsable des symptômes nerveux.

L'examen tomodensitométrie du rachis se fait avant et après injection de produit de contraste iodé pour rehausser les lésions. Dans certains cas extrêmes, et au demeurant rarissimes, une injection complémentaire de produit de contraste dans l'espace sous arachnoïdien peut être nécessaire, l'examen réalisé alors se nomme un myéloscanner. Cet examen peut s'avérer très utile, notamment pour le diagnostic de certaines affections rares des méninges nommées kystes arachnoïdiens, présentes en particulier chez le Rottweiler, et dont le diagnostic constitue une des limites du scanner avec le syndrome de Chiari.

Coupes axiales
Scanner d'une Hernie discale T13L1 extrusive chez un chien reformatages sagittal et coronale

L'imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM).
Si quelques centres vétérinaires sont équipés en appareils dits de "bas champs", le développement de l'IRM en médecine vétérinaire en France reste encore à ses balbutiements. Lla carence en appareils performants dits de "haut champs" est une limite importante quant à la qualité des examens permise par la plupart des appareils actuellement accessibles.

Sur le rachis, sauf pour le diagnostic des kyste arachnoïdiens, du syndrome de Harnold Chiari, ou de certaines lésions intra-médullaires, les machines de bas champs sont moins performantes que les scanners multicoupes (dits multibarettes) désormais facilement disponibles en médecine vétérinaire.

La durée de l'examen par IRM, la très faible répartition géographique des appareils, leur manque de puissance et le coût très supérieur de l'examen par rapport à un scanner, font de l'IRM un examen de deuxième intention en terme d'exploration du rachis en médecine vétérinaire.

Il est par ailleurs important de noter qu'en médecine humaine, où les machines de haut champs très performantes sont pourtant facilement accessible, c'est les scanner qui demeure l'examen de première intention sur la colonne vertébrale.

Traitement Chirurgical

Dans les cas les moins graves et en l'absence de déficits neurologiques, un traitement médical faisant appel aux anti-inflammatoires peut être mis en place. S'il existe des déficits neurologiques moteurs ou sensitifs, ou en l'absence de résultat du traitement médical pour les hernies de stade 1 uniquement algiques, le traitement chirurgical devient impératif.

Selon l'étage de la hernie, la technique chirurgicale diffère. Les hernies cervicales sont généralement traitées par corpectomie, les hernies thoracolombaire par hémilaminectomie ou laminectomie et les hernies de la région lombosacrée par laminectomie dorsale. Le principe de ces interventions est à la fois de permettre une décompression du tissu nerveux et le retrait du matériel discal hernié.

La corpectomie.
Après anesthésie générale, l'animal est disposé en décubitus dorsal.

Le principe est d'aborder le canal vertébral par voie ventrale, en faisant une tranchée au travers des corps vertébraux adjacents pour pouvoir retirer le matériel discal hernié.

L'os est fraisé au moyen d'une fraise neurochirurgicale à très haute vitesse jusqu'au ligament longitudinal dorsal. Le matériel discal peut alors être retiré.

La fenêtre pratiquée dans les corps vertébraux ne doit jamais dépasser la moitié de la longueur et le tiers de la largeur du corps vertébral, au risque d'avoir une luxation du rachis avec télescopage des vertèbres. Chez les animaux de très petite taille, il n'est parfois pas possible de réaliser une corpectomie respectant ces contraintes ; il est alors nécessaire de pratiquer une stabilisation du rachis. Cette stabilisation est réalisée soit au moyen de vis et de ciment chirurgical, soit au moyen de vis et plaques verrouillées en titane.

Stabilisation du rachis cervical par vis verrouillées et plaques intersomatiques en titane.

tabilisation du rachis cervical hernie cervicale

Après corpectomie, la récupération est normalement très rapide. L'intervention est cependant délicate : des risques de saignements abondants sont possibles en cas de lésions vasculaires.

Laminectomie et Hémilaminectomie.

Après anesthésie générale, l'animal est disposé en décubitus ventral.

Le principe est d'aborder le rachis par voie dorsale ou dorsolatérale. Une partie (hémilaminectomie) ou la totalité (laminectomie) de la lame dorsale de la vertèbre est retirée au moyen d'une fraise neurochirurgicale et de rongeurs spéciaux. Il est ainsi pratiqué une fenêtre dans la vertèbre qui permet, à la fois de décomprimer le tissu nerveux, et d'accéder au matériel discal hernié qui peut être retiré.

Après laminectomie, les temps de récupération sont variables. Ils dépendent du stade initial des lésions. Plus le stade de la lésion est élevé, plus les temps de récupération sont longs, ils varient de quelques jours à plusieurs mois. Ils dépendent aussi de l'étage de la hernie discale, les hernies lombaires basses en territoire radiculaire récupèrent beaucoup plus vite que les hernies de l'étage thoracolombaire.

Pronostics

L'élément clef du pronostic est le stade initial neurologique.

Les hernies discales de Stade 1 à 3 ont des taux de récupération supérieurs à 90 % avec le traitement chirurgical.

Les hernies discales de stade 4 ont des taux de récupération, selon les hauteurs, entre 85 % et 90 %.

Les hernies de stade 5 sont beaucoup plus difficiles à traiter. Chez les individus opérés immédiatement après la survenue de la paralysie et la perte de sensibilité douloureuse profonde (moins de six heures), on peut espérer des taux de récupération autour de 70 %. Pour les animaux évoluant depuis plus de six heures, les résultats ne font pas consensus. Il est globalement admis qu'entre 6 et 12 heures, 50 % de bons résultats peuvent être attendues et que les taux descendent en dessous de 30 % au-delà de 12 heures (ou 24 heures suivant les hauteurs).

Complications éventuelles

- Indépendamment de la technique, le risque d’accident à l’anesthésie, aussi faible soit il, reste non nul.
- Les infections du site chirurgical sont rares et généralement bénignes.
- Une collection séreuse peut se constituer sur le site chirurgical sans conséquence fonctionnelle.
- Il existe souvent une aggravation du statut neurologique du patient après l'intervention. Cette aggravation est normalement transitoire.
- Malgré le traitement chirurgical et avec des stades neurologiques initiaux corrects, certains patients ne récupèrent pas la motricité. Les hernies de type protrusion discale chronique haute sont celles pour lesquelles l'intervention est la plus délicate.

Cauda Equina : Syndrome queue-de-cheval

Syndrome de la Queue-de-cheval, Cauda Equina

- Il s'agit d'une pathologie touchant la partie la plus caudale du rachis lombaire. Elle est assimilable à la pathologie du nerf sciatique chez l'homme.
- Elle conduit à une compression des racines du nerf sciatique qui engendre de la douleur et des troubles locomoteurs.
- Les causes en sont variées : hernie discale, syndrome du canal étroit, instabilité vertébrale, fracture, infection du disque intervertébral, tumeur...
- L'évolution du syndrome de la queue-de-cheval (SQC) se fait normalement sur un mode chronique, mais des formes aiguës peuvent aussi exister.
- Le SQC touche plutôt les chiens de grande race (Berger Allemand, Labrador...), mais les chiens Toys ou les chats peuvent aussi être atteints.
- Le traitement chirurgical est efficace à condition d'opérer les patients le plus tôt possible avant l'installation de lésions nerveuses dégénératives.

Introduction

Le syndrome de la queue-de-cheval est une pathologie de la jonction lombo-sacrée et du rachis lombaire caudal, elle intéresse des régions de la colonne vertébrale postérieure à la terminaison de la moelle épinière pour lesquelles existent seulement les racines nerveuses des nerfs sciatiques et sacrés, c'est une pathologie dite de l'étage radiculaire.

Il atteint normalement des animaux d'âge moyen à avancé et évolue sur un mode chronique avec une dégradation progressive de la motricité et de la sensibilité dans les territoires du nerf sciatique. Cependant, des évolutions précoces en cas de malformations congénitales ou des présentations sur un mode aigu en cas de traumatisme ou de hernie discale sont aussi possibles. Le SQC s'accompagne toujours de douleurs à l'étage lombo-sacré, participant en grande partie à l'inconfort de l'animal.

Eléments anatomiques et symptomatologie

La compression concerne des territoires dits radiculaires de la colonne vertébrale. Du fait d'un différentiel de croissance pendant le développement, la moelle épinière grandit moins que la colonne vertébrale, ainsi il y a un décalage entre les segments médullaires et les segments rachidiens. Ce décalage est sensible à partir de la deuxième vertèbre lombaire (L2) et a pour conséquence la terminaison de la moelle (cône médullaire) en regard de la 5ème vertèbre lombaire. Par contre, les nerfs rachidiens continuent eux à sortir du canal vertébral par leurs foramens respectifs au niveau du segment vertébral leur correspondant. Ainsi, il ne subsiste, au-delà de L5-L6, que des nerfs et la partie terminale des méninges (cône dural) qui constituent par leur aspect en filaments la queue-de-cheval.

Vue en coupe dans le plan frontal du rachis terminal : remarquez le cône médullaire qui se trouve en regard de L5 et L6 et au-delà le canal médullaire occupé seulement par des nerfs (oranges) étirés comme les crins d'une queue-de-cheval.

De façon schématique, après leur sortie du canal rachidien, les faisceaux nerveux se regroupent pour former le nerf sciatique (racines L6 à S1) et les nerfs pelviens et honteux (racines S1-S3). Il s'en suit que les compressions intra-canalaires postérieures à la sixième vertèbre lombaire vont avoir pour conséquence des troubles nerveux sur les nerfs sciatiques et les nerfs pelviens. Le syndrome de la queue-de-cheval des carnivores est l'équivalent, en certains points, de la pathologie du sciatique chez l'homme.

Les causes de compression de la queue-de-cheval sont nombreuses : la jonction lombo-sacrée (L7-S1) est une zone charnière du rachis avec le raccordement de la colonne vertébrale au bassin par l'intermédiaire du sacrum. C'est une zone soumise à d'importantes contraintes mécaniques en flexion et extension.

Des sténoses congénitales du canal vertébral : le canal vertébral est trop étroit et comprime le tissu nerveux, ces sténoses peuvent être associées à des malformations du rachis : sacralisation de la dernière vertèbre lombaire, non-union des vertèbres sacrées... La sténose congénitale peut n'avoir des conséquences pathologiques que tardivement avec le vieillesement des structures ligamentaires et leur épaississement.

Des instabilités vertébrales : spondylolisthésis L7S1 par exemple.
Hernies discales postérieures à la terminaison du cône médullaire.
Infection des disques intervertébraux : spondylodiscite, discospondylite lombo-sacrée.
Tumeurs vertébrales ou du tissu nerveux.

Principales causes non-tumorales du syndrome de la queue-de-cheval

Les symptômes sont variés et leur apparition progressive, la plupart du temps le syndrome de la queue-de-cheval évolue sur un mode chronique avec une dégradation progressive du patient, exceptionnellement l'évolution peut se faire sur un mode aigu, notamment en cas de hernie discale aiguë ou de fracture/luxation vertébrale. La progression est souvent insidieuse.

  • Douleur à la jonction lombo-sacrée : celle-ci est normalement constante dans le syndrome de la queue-de-cheval et longtemps le seul symptôme présent. Il ne faut pas confondre cette douleur avec celle pouvant être provoquée par une dysplasie coxo-fémorale.
  • Déficit proprioceptif sur les postérieurs : celui-ci se traduit par une usure exagérée des griffes et un raclage du sol.
  • Ataxie postérieure.
  • Fonte musculaire sur les membres postérieurs.
  • Diminution des réflexes sciatiques (réflexe de retrait et éventuellement pseudo-hyperéflexie patellaire).
  • Atonie de la queue
  • Incontinence urinaire et/ou fécale dans les cas les plus avancés.

Déroulement de l'intervention

L'intervention se fait sous anesthésie générale, elle consiste à décomprimer les racines nerveuses.

L'intervention la plus pratiquée consiste en une laminectomie dorsale des vertèbres L7 et S1 (recalibrage). Cette laminectomie peut être élargie aux foramens intervertébraux et aux apophyses articulaires pour étendre la décompression aux racines dans leur trajet foraminal. Sauf en cas de fracture vertébrale, il n'est en général pas pratiqué de stabilisation complémentaire en chirurgie vétérinaire. Une discectomie (retrait du disque intervertébral) est aussi pratiquée au cours de l'intervention dans la plupart des cas.

Dans certains cas, natemment lorsque une laminectomie très large avec extension aux articulations intervertébrales doit être pratiquée afin de traiter une sténose des foramens intervertébraux ou, en cas d'existence d'un spondylolisthésis très important, une stabilisation complémentaire du rachis doit être réalisée. Celle-ci est effectuée par la mise en place de systèmes de vis pédiculaires et de barres d'union ou de plaques verrouillées en titane. Ces implants bloquent les mouvements de la colonne vertébrale et permettent une récupération plus rapide en facilitant la fusion des corps vertébraux.

Stabilisation lombosacrée par vis pédiculaires et barres d'union : Système Axon Synthèse chez un Beauceron

Vissage Pédiculaire par système Axon Synthèse après laminectomie L7S1 élargie pour hernie discale avec sténose foraminale

 

Stabilisation lombosacrée par vis pédiculaire et plaques Unilock Synthèse chez un chat

 

Stabilisation de la jonction lombosacrée après laminectomie et foraminectomie bilatérale chez un chat par vis pédiculaires et plaques Unilock Synthèse

vissage pédiculaire chat scanner 3DVR 

vissage pédiculaire vissage scanner axial

Alternativement à la laminectomie dorsale, une arthrodèse intervertébrale en flexion peut être réalisée, cette technique est très peu pratiquée en France où la majorité des chirurgiens privilégie la décompression dorsale.

Efficacité du traitement

Pour les animaux opérés de façon précoce, l'efficacité du traitement est excellente, avec 90 % de bons résultats. La douleur est supprimée immédiatement et les troubles locomoteurs disparaissent en quelques semaines. Les patients retrouvent le confort de vie et le périmètre de marche qu'ils avaient perdu.

Dans les cas avancés pour lesquels une dégénérescence neurologique est déjà présente, l'amélioration est sensible ; cependant, certaines lésions nerveuses définitives ne peuvent être récupérées, par contre l'évolution du processus dégénératif est stoppée.

D'un point de vue post opératoire, à l'étage radiculaire, il n'y a pas ou très peu de dégradation de la motricité dans le post opératoire immédiat et les patients sont d'ordinaire ambulatoires le lendemain de l'intervention.

Complications éventuelles

- Indépendamment de la technique, le risque d’accident à l’anesthésie, aussi faible soit il, reste non nul.
- Les infections du site chirurgical sont rares et généralement bénignes.
- Une collection séreuse peut se constituer sur le site chirurgical sans conséquence fonctionnelle.
- Exceptionnellement, un traumatisme des racines nerveuses peut intervenir, celui-ci peut avoir des conséquences catastrophiques.

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Clinique vétérinaire Domitia

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